Elus
Jean Arthuis
Réticent, plus que beaucoup d'autres centristes - et
notamment ses militants - à se lancer seul dans la bataille des
régionales, Jean Arthuis a obtenu, le 21 mars, un score honorable:
12%. Malgré le jugement sévère qu'il porte sur la politique menée
par Jean-Pierre Raffarin, il ne pensait pas un instant que François
Fillon serait sanctionné par les urnes. Aujourd'hui, dans un paysage
en pleine recomposition à droite, l'ancien ministre peut se replier
sur la présidence du conseil général de la Mayenne, même si la
droite n'a pas brillé lors des cantonales. Quand tout le monde, dans
son camp, est KO debout, être assis à sa place fournit un petit
avantage, certes peu glorieux, mais qui permet de voir venir. E.
M.
Guillaume Garot
L'élection de ce conseiller municipal socialiste dans
le canton de Laval-Sud-Ouest, dès le premier tour, le 21 mars, l'a
surpris lui-même. Il y voit «un rééquilibrage des pouvoirs contre la
démocratie verrouillée et abstraite de M. d'Aubert». Carte gagnante
de la gauche en Mayenne, Guillaume Garot, 38 ans, s'il est rompu aux
arcanes de la politique nationale - membre du bureau du PS, il a
assisté Daniel Vaillant avant d'intégrer le cabinet de Bertrand
Delanoë - insiste sur son dévouement à la ville qui l'a vu naître et
grandir. Son maître mot est le terrain, pour relayer des
préoccupations quotidiennes comme l'emploi, la garde d'enfants, les
transports, la réhabilitation des quartiers… «et faire percer les
talents cachés». A. M.
Religion
Armand Maillard
Quand il devient le quatorzième évêque de Laval, en
octobre 1996, l'ecclésiastique compte vingt-six ans de prêtrise
derrière lui, dans les Vosges. Il connaît la mission qui l'attend:
succéder à Mgr Billet, une personnalité de la région... Il doit
surtout achever le travail engagé sur la refonte des paroisses: «Pas
facile de bouleverser les habitudes sur une terre très catholique»,
confie le religieux. Mais il y parvient en alliant «regroupement et
proximité». Un credo chez lui: à 61 ans, Mgr Maillard est un homme
de terrain. Il rencontre élus et bénévoles, parcourt maisons de
retraite et associations diverses, qu'il juge «très dynamiques».
Tout ce qu'on lui a appris au séminaire de Saint-Dié ou dans les
facultés de Nancy et de Strasbourg... Se plaît-il en Mayenne?
«Beaucoup. Et puis, entre un évêque et ses diocésains, les liens
sont un peu ceux du mariage!» A. G.
Enseignement supérieur
Hervé Renaudeau
Installer une deuxième école d'ingénieurs sur le
campus de la ville: voilà le défi relevé par ce «Lavallois pure
souche» de 46 ans. Ouverte en septembre 2003, l'antenne mayennaise
de l'Estaca - la maison mère se trouve à Levallois-Perret, en région
parisienne - jouira de ses propres locaux en juin 2005 et pourra
accueillir 500 étudiants d'ici à quelques années. «Le projet m'a
séduit: tout était à créer», résume le chef d'établissement.
Inventer, construire: ce qui l'excite, précisément. Ce qui lui
permit, aussi, de décrocher son diplôme de l'Ecole centrale de Lyon
et d'y enseigner près de vingt-six ans. Et ce qui l'a conduit à
travailler sur le pilote automatique du Mirage 2000 ou à diriger un
programme international… Son nouvel objectif? Ouvrir deux ou trois
laboratoires de recherche à l'Estaca. Et transmettre la passion d'un
métier où «toutes les évolutions sont permises». A. G.
Paul Richard
Gantés de mitaines en métal, équipés de lunettes
stéréoscopiques et de casques audio, ces étudiants ont une allure de
mutants. Et pourtant, ils intégreront l'armée, EDF, Peugeot ou des
entreprises de création de jeux vidéo. Leur point commun:
l'obtention d'un DESS de réalité virtuelle. Créée en 2000, cette
formation enseignée à Laval (via l'université du Maine) reste unique
en son genre en France. Son responsable pédagogique, Paul Richard,
39 ans, est d'ailleurs fier de constater qu'elle draine, parmi ses
24 heureux élus, des élèves de tout le pays, et même de l'étranger.
A la rentrée prochaine, le DESS deviendra master, ce qui permettra
d'allonger la durée des études. Bref, une réussite pas virtuelle du
tout. A. M.